Le vélo du cadreur

Certains s'en sont aperçu sur les sorties Open The Road, j'ai troqué pour AllRoad 765 SRAM pour un Campagnolo Ekar... toujours un AllRaod manchonné-collé fait de mes propres mains. Laissez-moi vous donner les raisons principales de ce changement.

David RAMON

Déjà, autant le dire de suite, il ne s'agissait pas d'usure. Le vélo a fait un heureux. C'est l'avantage de tourner proche de l'atelier, on est au courant des occasions à ne pas louper. Il ne s'agit pas non plus de mode, certes, mes années de compétition ont laissé des traces mais d’autres critères d’utilisation sont présents aujourd’hui. C'est d'ailleurs une chouette mission que je m’impose, de choisir un à un tous les composants du vélo idéal, en tenant compte des contraintes du marché et de mes attentes. Commençons par les contraintes.

D'abord la pénurie de composants SRAM

Quand SRAM nous a annoncé 500 jours de délai, là où habituellement nous étions livrés à 6 semaines, la pilule a d'abord eu du mal à passer. Mais l'occasion était trop belle de rajouter 2 vitesses à l'AllRoad en passant sur le nouveau Campagnolo Ekar qui, malgré la crise a réuss à lancer ce nouveau groupe révolutionnaire : sans doute lié au fait qu'il soit fabriqué en Italie et non en Asie. De vieux souvenirs, il y avait bien longtemps que j’avais plus roulé avec du “Campa”, comme on disait à l'époque de mes jeunes années passées sur la route.

L'abandon du 650x47 à l'arrière

Depuis qu'Hutchinson a sorti l'Overide en 700x45mm, et je peux maintenant l'avouer, il est meilleur partout que le 650x47. Plus directionnel à l'avant, et aussi confortable à l'arrière. Certes ça perte, on perd 2mm en largeur mais la surface de contact au sol est plus grande à cause de l'augmentation du diamètre. Et puis, j’ai craqué  pour une paire de roues Mavic AllRoad Pro Carbone. L'idée était de faire une vélo encore plus dynamique. Et des roues carbone habituellement compliquées à amener sur un cadre carbone, donnent tout leur potentiel couplées à un cadre titane bien pensé : la magie opère. Une association explosive où le moindre watt appliqué sur les pédales est restitué avec une efficacité redoutable. Bon, j'en ai profité pour abandonner la dynamo, inutile pour les trajets quotidiene avec ce vélo polyvalent.

Un Vélo polyvalent QUEZAKO ?

Vélotaf, loisirs, balades, sorties sportives, mais surtout pouvoir utiliser ce vélo sans perdre aucune propriété entre Gravel et Route. Pouvoir alterner sans rien changer ( ni pneu, ni transmission ) d’un grand col pyrénéen à une une DFCI accidentée. J’en veux pour preuve une sortie l'été dernier sur les pentes du Tourmalet où j’ai pris un malin plaisir à me tirer la bourre avec des cyclos équipés de vélos carbone ultra light, puis basculer au col non vers la descente mais pour ceux qui connaissent escalader la piste qui mène au Pic du Midi et cela avec le même vélo.

Quel bonheur de parcourir tous les matins avec mon AllRAod les 13 kms qui me séparent de l'atelier Caminade en passant par les traverses et le long du canal de Perpignan. Quel bonheur de pouvoir faire les 150 kms du tour du Canigou ou les 170 kms du Tour des villages de Cerdagne Capcir à la base tracés pour les VTT. Quel bonheur de pouvoir se balader en famille dans mes Aspres lors d’une sortie dominicale.

Quel bonheur de pouvoir rouler à bloc à 50 à l’heure dans un peloton.

Le vélo a toujours fait partie de ma vie et bien plus aujourd'hui que j'en fabrique des sur mesure en titane et toujours dans le respect de deux critères :

• Le CONFORT pour une utilisation au quotidien et pouvoir épargner mon squelette déjà pas mal usé par toutes ces années passées à rouler sur des morceaux de bois. La tâche l'est carrément facilitée par l’architecture déjà légendaire du cadre Allroad : son manchonnage carbone sur les tubes titane grade 9, dont la flexibilité en plus de filtrer les vibrations va renvoyer de l'énergie.
• La SPORTIVITÉ qui me correspond tant !  L'idée de passer les bosses en tête ne m'a pas lâché, eh oui on ne se refait pas. Là j'ai  demandé à Brice, lors de l'étude posturale, de me réaliser une géométrie assez engagée vers l'avant. Le dessin me faisait déjà rêver : un cadre bien ramassé et bien slooping comme je les aime.

Sur le terrain j'ai était bluffé par le fonctionnement du groupe Ekar 1x13. L'étagement des vitesses est parfait : hyper précis autant en Gravel qu'en route et avec une plage d'utilisation supérieure à mon ancien groupe SRAM Force. Là où la différence est encore plus flagrante, c'est sur le freinage : beaucoup plus de mordant et un meilleur touché qui facilite les freinages avec les mains positionnées en haut sur les cocottes.

Je pense pouvoir dire aujourd'hui, qu'après avoir roulé avec des superbes machines et au delà de mes déjà 50 ans passés, avoir enfin trouvé l’Arme Ultime du Bonheur.