Ça c'est Gravel

"Ça c'est Gravel"

Cette phrase aura eu raison de moi, un dimanche ensoleillé sur la ville de Grenoble nous sommes partis au départ de l'hyper centre en direction du col de Porte. Un groupe d'amis réuni pour une matinée de mise en mouvement comme on les aime. Tous étaient en vélo de route, j'avais seulement mon AllRoad équipé de ses roues en 650B. Malgré les premiers kilomètres plutôt grimpant, nous étions tout sourire jusqu'aux oreilles. En voyant une petite piste en parallèle de la route, je décide de faire l'intéressant et de prendre l'alternative dans la terre ! 

"Ça c'est Gravel"  m'écriai-je ? 

Bien mal m'en a pris, quelques secondes après je me retrouve nez à nez avec un nid de poule trop gros pour être sauté ni même amorti. La suite se résume à une cascade sans gravité pour mon intégrité physique et pas mal de rigolades pour mes compagnons de route. Les présentations entre la pratique du Gravel et mes amis étaient faites, comme dirait Candide :

"Tous les événements sont enchaînés dans le meilleur des mondes possibles"

Quand la petite graine se transforma en semis

Dans le groupe, un certain Mael aux allures de kenyan, il est un très bon coureur à pieds, spécialiste du demi-fond et des distances dites "entre deux". Du 800m au 10 000m, il développe des capacités anaérobies et aérobies jusqu'alors insoupçonnables pour un futur ingénieur destiné à développer les réseaux de tramway et métro dans l'agglomération lyonnaise. Les genoux s'usent vite pour notre Mael en quête de nouveaux défis, le vélo de route est une alternative qu'il explorera rapidement.

Nous nous retrouvâmes rapidement dans le même peloton pour la sortie du jeudi lorsque nous étions étudiants à l'INSA. A grands coups de manivelles, je le sème tout en puissance dans les bosses courtes et peu pentues du plateau des Dombes et il m'essouffle dans les raidillons des cols du Mont Verdun. La messe est dite, nous étions partis pour partager de nombreuses aventures sportives. 

Les études se terminèrent, nous prenons chacun des directions différentes. Installation à Lyon pour Mael et retour en pays catalan pour ma part, heureusement les réseaux sociaux sont là pour maintenir le lien. C'est d'ailleurs le partage de notre vidéo de lancement du l'AllRoad qui a tapé dans l'œil de Mael le 16 mai 2018. Cette phrase résonne encore dans sa tête :

“Routes, chemins, urbain, tirage de bourre avec les copains. On peut tout faire avec le même vélo” 

https://www.youtube.com/watch?v=JOYgUXmqyi4&t=3s

L'acte militant 

Lorsqu'à la fin de mon stage j'ai repris le chemin de l'école pour terminer mon diplôme, j'aimais raconter l'expérience vécue chez Caminade. Plus particulièrement du projet AllRoad qui est un exemple d'innovation technique afin de re-localiser l'industrie en France. Je lui expliquais comment nous avons réutilisé le processus de collage structurale de l'époque où les vélos étaient encore fabriqués en France en l'adaptant aux attentes du marché. Sur-mesure, néo-artisanat, co-création, tous ces mots clefs Mael les a entendu, lu sur notre site et s'en est imprégné. 

Hiver 2018, Brice, alors inspiré par les mouvements sociaux français liées aux gilets jaunes, partage notre mission sur le site via la rédaction d'articles militants :

• Un combat social 
• L'entreprise libérée
• Et encore Black Friday, le symptôme du mal 

Comme beaucoup d'entre vous, Mael s'est reconnu dans notre démarche. Fin Juillet, après avoir muri sa réflexion, Mael se décide, il nous commande un AllRoad dans sa configuration Apex. Les roues Mavic AllRoad seront équipées des pneus Yksion AllRoad 700x35. 8 semaines après le vélo de Mael est prêt.

La folle aventure

Pour le retrait de son vélo, Mael a pris le temps de découvrir l'univers Caminade en prenant son week-end. Pour sa première en Gravel, je lui avais concocté deux ride plans de slow tourisme aux petits oignons : 

• La descente de la vallée du Conflent
• Et l'ascension au sommet du Canigou 

Le Canigou est un sommet qui culmine sur la plaine du Roussillon à 2784m, cette montagne en forme de dents de chien en impose et appelle à la fois. Au Printemps dernier, l'Office Nationale des Forêts a décidé d'interdire l'accès en voiture à la piste du Llech qui montait les usagers au refuge des Cortalets soit à 2100m d'altitude. Cette décision forte a quelque peu éveillé les esprits mais a surtout rendu la magnificence à la montagne sacrée des catalans.

Afin de profiter pleinement de l'ascension, j'avais pour idée de partir depuis l'atelier à Ille-sur-Têt en "Gravel d'approche" pour ensuite atteindre le sommet à pieds en laissant les vélos dans la forêt. Mael, c'était le bon gars pour cette balade : un gars sûr qui ne bronche pas au premier moment difficile. Lorsque nous pédalions les premiers kilomètres, nous apercevons le bougre, l'imposant sommet du Canigou. Je disais à Mael : "Tu vois le sommet là haut, c'est lui, El Canigo" 

Dans le même temps où je lui parlais du pic, je m'émerveillais du chemin emprunté entre les vignes afin d'éviter la RN116. Nous étions éblouis par la synchronicité de notre déplacement par rapport au levé du soleil. La vallée s'éclairait à mesure que nous avancions sans jamais sentir le soleil brulant sur notre dos. Magique. Le slow tourisme c'est aussi ça : Oublier le but et profiter du chemin car le chemin est le but. 

Plus tard nous arrivions au refuge de l'Estanyols perché sur le GR10 à 1500 mètres d'altitude. Nous enfilions les chaussures pour une boucle à pieds par la Porteil de Valmanya et le sommet du Barbet (que nous appellerons le Petit Canigou). Il était 14h, la journée était une des plus belles de Septembre. La Tramontane nous a épargné, la température était agréable et la vue nous posait assis simplement sur un cailloux. Finalement nous n'irons pas au sommet du Canigou, depuis notre cailloux, on apercevait une trentaine de randonneurs à la chasse au plus beau selfies. Nous leur tournerons irrévérencieusement le dos afin de se mettre face à la plaine du Roussilon. 

S'en suit une longue descente à pieds par la crête du Barbet, et les 40 km de retour en vélo jusqu'à Ille-sur-Têt. Départ 7h20 pour une arrivée à 18h, la bière et la pizza au bistrot du village n'étaient pas de trop, sacrée journée ! 

ÇA C'EST GRAVEL 

Je suis un amoureux des belles choses, du bon matériel qui dure et dont le plaisir est intacte à chaque fois qu'on l'utilise. L'achat d'un vélo Caminade s'inscrit dans cette démarche. La pratique du gravel, c'est avant tout de pouvoir s'aventurer hors des sentiers battus en se concentrant sur l'essentiel : le plaisir d'aller rouler avec ses amis !

Mael