Prêt pour la Born To Ride 2019

Texte Sylvain Renouf - Photos Geoffrey Buisan

 

De l’eau a coulé sous les ponts depuis ce jour de Juin 2016 où j’ai pris le départ à Vézelay de l’aventure cycliste la Born To Ride (BTR) imaginée par Chilkoot, pour rallier 985 km plus bas Barcelone en 3 jours et ½, en solo et sans assistance. Nous étions seulement 30 joyeux à l’arrivée. Le virus de l'endurance à vélo venait de m'être inoculé !

Le développement de Caminade m’a complètement absorbé ces deux dernières années et bien loin de moi l’idée de repartir pour un tour. Mais voilà qu’en Octobre dernier je recroise Luc Royer de Chilkoot qui me dévoile le parcours de la BTR 2019 intitulé Le Tour des Citadelles : un parcours de 1200 km s’étalant depuis Montmédy au Nord Est de la France jusqu’à Ramatuelle au Sud, le tout franchissant plusieurs fois les Alpes pour passer en Suisse puis en Italie. Je range cela dans un coin de ma tête sans plus y penser. Fin d’année à l’ouverture des inscriptions les 300 places s’arrachent en quelques heures sans que je me mêle à la bataille.

Mais le Printemps venu, le Génie “du cadre de vélo”, tel celui d'Aladdin et sa lampe, en a décidé autrement et frappe à ma porte pour me proposer une place. Chez Caminade nous venions de lancer le LongRoad notre vélo de route en titane carbone. Signe du destin, alignement des planètes, bref l’occasion était trop belle pour ne pas manquer de prendre le départ de cette BTR à son guidon. Me voici “engagé”, brassard N°326, départ à 22h00 le 7 Juin. Il va simplement falloir penser à se préparer un peu d’ici la !

L’expérience acquise en 2016 va me servir tout comme notre aventure estivale en bikepacking l’été dernier. Les données du problème sont assez simples : 5 jours maximum pour 1 200 km et surtout 21 500m de dénivelé positif à avaler. Autant dire que c’est une histoire de grimpettes, donc il faut voyager léger ! Exit la tente, le duvet, le matelas, j’ai décidé de dormir à l'hôtel quand le besoin s’en fera sentir. Ces arrêts seront primordiaux pour récupérer dans un vrai lit après une bonne douche.

Mon baluchon ainsi allégé, abordons à présent le problème de la course à la prise électrique pour recharger tout notre petit équipement : téléphone, GPS, lumières, batteries ... c’est l’obsession du cycliste de longues distances, qui tel un Jack Russel, chasse la fée électricité dès qu’il descend de son vélo.

Sans moi, j’opte pour un moyeu avant dynamo SON sur lequel je raccorde en parallèle un éclairage avant / arrière Supernova et un chargeur USB-Werk glissé dans le sac de cadre Caminade. Le câblage est un peu fastidieux car il faut jouer du fer à souder mais si vous optez pour cette solution sur votre Caminade nous nous chargerons de cela.

Je serais ainsi autonome en énergie. Le montage est amovible car tous les fils passent en externe. C’est un choix. On peut également tout intégrer dans le cadre lors de la fabrication.  

Pour éviter de s’encombrer avec un GPS je vais utiliser mon Iphone et l’application Komoot. Le guidage marche très bien, les cartes sont utilisables sans réseau et le calcul d’itinéraire est très puissant. Support central QuadLock pour le téléphone.

Question vélo, je viens de récupérer mon LongRoad que j’avais prêté au magazine 200 (essai à lire dans le dernier numéro). Comme toute notre fabrication, Brice a dessiné le cadre sur mesure pour moi en tenant compte de mes attentes mixées à sa science de la géométrie. J’ai donc une machine assez compacte du triangle avant, une petite douille et des bases courtes. Je peux ainsi exploiter la souplesse verticale du titane pour me donner du confort tout en bénéficiant d’un cadre nerveux. La tige de selle intégrée apporte elle aussi du confort supplémentaire.

Il est donc totalement cohérent de lui associer des roues en carbone qui vont renforcer le dynamisme du vélo tout en compensant le surpoids du moyeu dynamo.

Je réutilise donc mon moyeu SON à la fiabilité sans faille avec les toutes nouvelles jantes tubeless Mavic Open Pro Carbon. Hé oui Mavic a enfin décidé de s’ouvrir à la roue artisanale en fournissant des jantes seules. Leur largeur interne de 21mm autorise le montage de pneus jusqu’à 45 sans problème et Mavic promet qu’elles sont même assez solides pour un usage en gravel. Je choisi des pneus en 700x28 pour optimiser le roulage et le confort. C’est déjà gros pour moi sur la route !

J’ai juste roulé une petite centaine de kilomètres avec mais je ressens déjà qu’elles apportent le bon équilibre entre rigidité latérale, faible inertie, un minimum d’aéro et du confort. Elles se comportent particulièrement bien dans ma Tramontane même avec leur hauteur de 32mm, mieux que mes petites roues en aluminium. Renseignements pris auprès de Mavic : la forme extérieure a pu être optimisée pour la stabilité dans le vent grâce à l’absence de surface de freinage (on n’aurait pas obtenu le même résultat s’il avait fallu intégrer les contraintes liées au freinage sur la jante). Encore un avantage à passer aux freins à disque !

Pour la transmission je reste fidèle au mono plateau. Je ne vais pas vous refaire le couplet, chez Caminade nous sommes des aficionados de la première heure. Donc groupe SRAM Force 1 avec plateau de 44 et cassette 10-42 XX1 pour gagner en poids. Je devrais pouvoir m’en sortir dans les ascensions les plus raides et garder de la vitesse en descente.

 

A présent un petit mot sur les deux appendices blancs et tout moche sur le cintre. Nous étions à la recherche pour un vélo client d’une solution alternative d’appui des mains sur guidon plat. Nous connaissions Spirgrips mais jamais testé. Et comme notre principe chez Caminade est : on essaye et approuve tout ce que l’on vous propose, me voici testeur en chef. Et pour couronner le tout, il y avait que du blanc disponible rapidement en stock…

La encore simplement une petite centaine de kilomètres de roulage mais je les ai tout de suite adopté. Pour 117g ils offrent une position supplémentaire qui va me soulager le haut du corps dans le roulant et même en montée pas trop raide. C’est l’alternative pour ceux qui comme moi sont allergiques aux prolongateurs.    

 

Pour la bagagerie l’indispensable sac de cadre Caminade et juste un sac de selle bikepacking, ici le Topeak 10L mais je réfléchis pour en mettre un plus petit de 6L.

J’aurais souhaité utiliser la toute nouvelle solution Aeropack de Tailfin mais elle ne sera disponible que fin Juin, Tailfin étant notre recommandation si vous voulez une solution porte-sacoches arrière pour votre Caminade.

Enfin côté entraînement je me suis offert quelques sorties mémorables dans les Pyrénées Orientales avec du dénivelé dont un 175 km pour 4 000m D+ qui m’a un peu rassuré sur mon état de forme. Mais je suis loin de “borner” comme la plupart des participants à cette BTR. J’y vais avant tout pour découvrir les paysages, me nourrir des péripéties et joies qui m’attendent, rencontrer aussi d’autres passionnés de longues distances. Passer 5 jours un peu en “lévitation” pour observer le petit monde sur lequel nous roulons.