De l'autonomie naît la liberté
Une aventure AllRoad dans les Pyrénées
Imaginer une route dans sa tête, la jeter sur une carte sans trop savoir où elle passera, ne pas connaitre les endroits où elle vous portera mais être sur qu’elle vous comblera, vous maltraitera peut-être, et vous transformera.
Une aventure en vélos gravel dans les Pyrénées, nous en avions souvent rêvé dans notre atelier Caminade. Nous y étions enfin avec nos vélos chargés en mode bikepacking et un seul mot d’ordre, pas d’hôtel ni camping, direction l’aventure !
Accepter d’abandonner son petit confort quotidien, ne pas savoir où l’on jètera la tente à la nuit tombée et remettre la même tenue au petit matin, composent le processus qui jour après jour fait de vous un cycliste libre. Vous rentrez dans une dimension parallèle du vélo et abandonnez vos vielles références de routier. Finies les folles moyennes horaires et les déhanchements fougueux en danseuse, il faut accepter le poids de votre équipement et voir le paysage défiler plus lentement sous vos yeux. Mais en échange vous y gagnez une totale liberté. Mauvaises routes bitumées, pistes forestières, chemins de cailloux, rien ne vous arrête, le vélo gravel autorise presque toutes les fantaisies et les itinéraires sans voiture sont un vrai régal.
Pendant 5 jours et presque 700km nous avons cheminé à travers les parcs naturels espagnols du Cadi et de la Pedraforca, remonté le Val d’Aran et débouché dans l’Ariège profond des « nouveaux indiens » post soixante-huitards en rupture avec notre société.
Le dernier jour nous avons joué « l’intermodalité » en prenant le train depuis Tarascan-Sur-Ariège pour nous remonter à Puigcerda (d’ou la ligne droite sur la trace du parcours).
Pour faire face à tous les types de terrain, Brice avait choisi des pneus en 650Bx47 WTB ByWay et moi les Mavic AllRoad 700Cx40, le tout installé sur des roues Mavic AllRoad Elite. Ces deux montes tubeless sont sensiblement équivalentes, elles renforcent le confort, apportent du grip et gardent un très bon rendement sur le roulant, peut-être un petit avantage aux pneus Mavic sur terrain gras.
Côté transmission mono plateau 1x11, il faut opter pour un plateau de 38 et une cassette 10-42 afin d’être sur de grimper toutes les pentes avec votre vélo chargé de 17kg. Je me souviens encore du col du Portet d’Aspet et ses rampes à 17% où des longues montées espagnoles qui vous obligent à louvoyer dans la pente pour tenter de réduire le pourcentage.
Le chargement justement, notre périple a été plein d’enseignements qui peuvent sembler évidents après coup ! Exit les sacoches à l’ancienne et place au chargement modulable et léger sauce « bikepacking ».
Le plus important est de bien séparer la tente de votre sac de couchage et matelas. Cette dernière qui sera forcément humide par la condensation voir mouillée au matin. Vous pourrez ainsi ranger rapidement tout votre barda au réveil et faire sécher plus tard dans la journée lors d’une pause ensoleillée.
Roulez tôt le matin et tard le soir pour vous éloigner des villages et gagner une zone de camping sauvage paisible et en pleine nature.
Ne vous chargez pas trop en haut (à moins de partir dans le désert). Deux bidons de 0,75L suffisent et n’hésitez pas à recharger dès que possible à la vue d’une fontaine. Attention à ne pas boire n’importe quelle source de montagne sous peine de mal de ventre, j’en sais quelque-chose !
Ne prenez pas de multiples affaires de rechange. Une seule tenue de vélo suffit (celle sur votre dos). Grace au savon que vous aurez pensé à emporter, vous pourrez faire votre lessive le midi et vous reposer pendant qu’elle sèche. En montagne on trouve toujours un torrent ou un point d’eau qui feront l’affaire.
Privilégiez des vêtements à base de mérinos pour limiter les odeurs et assurer un séchage rapide.
Nous avons eu chaud, très chaud, bu beaucoup de bières et pris quelques rares bains dans les torrents. Mais surtout nos yeux sont encore remplis de tous ces paysages. Aucun problème mécanique n’est venu jouer les troubles fête et nous sortons de cette aventure renforcés dans nos vélos et choix techniques. Déjà nous pensons à repartir…
texte : Sylvain, co-fondateur Caminade
photos : Brice et Sylvain
Les vélos de l'aventure :
>> AllRoad Titane
Parution : 09/10/2018