
Mon Gravel ultime pour les Démineurs
Mais quel titre racoleur, ce n’est pas vrai ! En réalité, le vélo que j’ai fait construire juste après celui de Brice n’est pas le Gravel Ultime pour une épreuve aussi spécifique que les Démineurs. Il s’agit plutôt du vélo le plus efficient pour rouler le plus longtemps possible ! Vous l’aurez compris : il y a sept ans, Sylvain mettait en avant la marque Caminade lors des premiers événements d’ultra-cyclisme en France. Aujourd’hui, après avoir passé la trentaine, je me suis construit une machine taillée pour l’endurance.
Revenir sur un dérailleur !
Aïe, première folie : abandonner la boîte de vitesses pour revenir à un dérailleur, qui plus est électronique. Après quatre ans de bons et loyaux services sans y accorder la moindre attention, mon Gravel Ti Pinion est parti entre les mains d’un aventurier grenoblois. Pour ma future réalisation — et pas la dernière —, je souhaitais trancher en optimisant le poids et l’efficacité du vélo. Au même moment, SRAM sortait sa nouvelle plateforme de transmission mono-plateau : le 1x13. Treize vitesses, c’est mieux que les onze que j’avais laissées pour la boîte à douze vitesses.
Treize vitesses et 460 % de plage d’utilisation, c’est l’assurance d’avoir des sauts entre les vitesses suffisamment petits pour rouler à 40 km/h dans les roues des copains. Une cassette treize vitesses avec un pignon de 46 dents, c’est la possibilité de monter un plateau de 38 pour grimper les pourcentages forcenés du parcours des Démineurs (je roule autrement avec un 42 sur gravel et un 46 sur route). Le dérailleur 13 vitesses est monté directement sur la patte UDH de mon cadre titane. Un montage « FULL mount », comme on dit dans le jargon ! Ce qui garantit une coaxialité parfaite entre l’axe de la roue arrière et le dérailleur. Les treize vitesses passent à la volée, sans la moindre imprécision… Ils sont forts, chez SRAM, quand même. Cette transmission 1x13 s’inscrit dans une amélioration continue qui marginalise un peu plus les transmissions double 2x12 de chez Shimano. Pour comprendre, il suffit de comparer les transmissions sur notre logiciel Gear Calculator, comme ci-dessous.
Pour justifier un double plateau, seul Campagnolo et son Super Record 13 proposent des combinaisons intéressantes pour les puristes : des différences d’une dent par vitesse sur leur cassette la plus petite, ou à l’inverse des pédaliers doubles avec des braquets type gravel, comme le 45-29, pour élargir la plage de leur cassette 11-36…
Revenons à mon vélo : la transmission sans fil offre la possibilité d’intégrer l’ensemble des durites et fils électriques (si dynamo il y a) dans la fourche, la potence, le cintre et le cadre. Une plus-value esthétique qui ne laisse personne indifférent !
Je me suis offert le luxe de confier l’ensemble de mes périphériques à Envee : fourche, tige de selle, et combo cintre-potence. La fourche accepte des pneus en 700x50, et le cadre a été construit en conséquence. Mon combo cintre-potence intègre le support GPS et la fixation de ma lampe Llum, alimentée par ma dynamo DT Swiss. J'ai choisi de rouler avec une dynamo pour profiter d’un éclairage permanent lors de mes futures aventures, malgré le surpoids occasionné (180 g de lampe, 40 g de lampe arrière, 20 g de fil, 200 g de moyeu dynamo, soit un total de 440 g). Le moyeu arrière est belge : Frank, chez Neowheels, a pris soin de me monter un moyeu arrière crochet Erase pour attacher plus durablement les rayons textiles Berd ! Les jantes carbone sont sourcées par Frank himself : 30mm de haut, je voulais les jantes les plus basses possibles pour profiter du confort vertical. 29mm de largeur interne comme sur mon VTT pour donner à mon pneu de 45mm toute sa largeur.
Un cadre droit pour une position aérodynamique
Quitter son cintre H-bar titane et une position confortable, ce n’est pas simple. Surtout quand on veut en profiter pour abaisser son poste de pilotage et adopter une position plus aérodynamique, mains sur les cocottes. Pour trouver ma future position, je suis parti de presque zéro. Quatre ans sur un H-bar m’avaient totalement déconnecté de ce que je voulais avec un cintre de route. Heureusement, Brice m’a confié son ancien gravel le temps de trois sorties, trois balades de 100 km pour essayer de trouver ma position en jouant sur la hauteur et la longueur de la potence ! Cent kilomètres, c’est mieux que soixante : au-delà de quatre heures sur un vélo, on commence à sentir l’inconfort arriver.
Trois cents kilomètres plus tard, la position est trouvée. On sort le réglet, on mesure, on fixe les valeurs du triangle magique (hauteur du cintre par rapport au sol, hauteur de selle, distance selle-cintre et différence de hauteur entre selle et cintre). Une fois ces cotes respectées, on s’amuse sur BikeCAD à créer un joli vélo — joli au sens personnel du terme, selon mes goûts, quoi !
En ce qui me concerne, je voulais jouer avec l’angle du tube supérieur pour contraster avec la main lourde de Brice sur le sloping, qui est en fait sa signature. Jouer, oui, mais pas trop : quand on mesure 1,87 m, il est difficile de réaliser un cadre harmonieux. Mes cotes m’obligeaient à opter pour une douille de 170 mm. J’ai trouvé un compromis en fixant l’angle du tube supérieur à 8° et en décalant les haubans sous le tube de selle pour obtenir un parallélisme avec le tube diagonal. Sur le plan, ça fonctionne, c’est harmonieux. Alors, on fabrique ?
Du plan à la réalité
En attendant des pièces pour lancer les cadres clients en liste d’attente, le plan de mon Caminade s’est glissé parfaitement dans l’agenda bien rempli d’Erwan, le faiseur Caminadien. Nous avons ainsi pu prendre le temps de documenter chaque étape de fabrication : vous les trouverez dans la vidéo ci-dessous.
Une occasion de se remettre en selle… ou en scène
Ce n’était pas prévu à mon programme d’automne, mais un concours de circonstances m’a offert la possibilité de participer à cette première édition des Démineurs. En réalité, c’est Clément, notre documentariste vidéo des Démineurs, qui est arrivé au bout du fil un vendredi soir à 17 h 30 avec un projet de documentaire sur Caminade, dans le contexte d’un événement d’ultra-cyclisme comme les Démineurs. Il m’a proposé d’incarner la marque en jouant le personnage principal. Pile à ce moment-là, je me blesse avec un outil tranchant : j’ai vu, au travers de mes veines ensanglantées, que coulait le sang Caminade !
Bingo, j’accepte. Brice se prend au jeu et m’accompagne pour me préparer à être endurant les 17 et 18 octobre. Cette mini-préparation — ah oui, je ne vous ai pas dit, mais Clément m’a proposé l’aventure trois semaines seulement avant l’événement —, je la reprends. Cette mini-prépa fut l’occasion de tester nos montures respectives : du long, du rapide, du gravel engagé et de la route. Quelques kilomètres plus tard, dont deux belles sorties de 160 et 190 km respectivement. D'un côté, mon optimisme légendaire me font penser que suis prêt à vivre cette première édition des Démineurs ! D'un autre je m'engage dans la journée la plus longue de ma vie sur un vélo...
Les Démineurs : la trace, le vélo et les équipements
Objectif : 10 pépites sur 12 possibles ! J’évite le raidar pour aller chercher le Tambour de Sahorre et le crochet pour cocher la pépite de Lamanère ! Avec 10 pépites déminées, mon GPS devrait afficher 203 km et 5010 m de D+. De quoi bien dormir le samedi soir, après le repas de retour à La Fabrica.
Mon vélo sera équipé dans sa configuration bikepacking avec ma sacoche de cadre sur-mesure et la sacoche de selle Volcano. Ces deux sacoches sont confectionnées main par Ricardo de l'Atelier Velocidade. Dans la sacoche de cadre je compte mettre mes mèches et une chambre à air, mes glucides en barres ou en fruits secs, ainsi que mes effets perso (porte carte et téléphone). La sacoche de selle sera remplie d'équipement pour lutter contre le froid, le vent et la pluie. La marque française de vêtements de montagne Lagoped est notre partenaire de production du film Les Démineurs, j'ai eu la chance d'hériter d'un ensemble de vêtements techniques pour barouder à vélo !
Maintenant il n'y a plus qu'à .... Canaliser l'excitation, y compris lors des 2 premières heures de vélo ! Ne pars pas trop vite me répète tous les matins le père Britxo ... A force de l'entendre je vais faire tout l'inverse !
Et si par hasard mon texte vous a donné envie de vous joindre à l'aventure, les inscriptions sont encore ouvertes.
Parution : 14/10/2025