El Gravel TransCatalunya

Photos et texte: Geoffrey BUISAN

Nous y sommes, samedi 23 mars, 6h15 le réveil sonne ! Quoi ? Je m’étais promis de ne pas mettre de réveil dans mon train de vie Caminadien ! Promesse tenue ce dernier mois, durant lequel je me suis réveillé tantôt à l’aube, tantôt plus tôt, tantôt plus tard. Peu importe, nous vivons un emploi du temps quotidien anarchique basé sur la responsabilité de chacun à faire ce qu’il pense de mieux pour l’entreprise. Si vous avez besoin d’un peu d’explications sur notre fonctionnement, Brice l’avait expliqué ICI.

Tout ça pour dire, que le réveil à 6h15 m’a fait mal au bec, je ne sais pas si c’est la sortie enduro de 3h de la veille avec le #Ride4Fun sur les trails flambant de la Fondation Caminade, ou la soirée Pumptrack Night qui a suivi ou encore ma petite veille jusqu’à minuit à l’atelier pour traiter les photos de la soirée Pumptrack afin de partir balle neuve pour la 3ème manche des Gravet Series !

On y vient ! Gravet en francés se diu Gravier, vous avez compris ? Bon ok, je m’explique. A l’origine Sylvain aurait dû écrire cet article parce que “c’était son tour”. Mais quelle mauvaise fausse bonne raison ! Qui de moins sensible qu’un parisien pour raconter une genèse de partage et de collaboration entre catalans du Nord et catalans du Sud. Avec mon catalan de comptoir, je vais vous partager quelques anecdotes de ces premiers tours de roues avec nos amis catalans, le tout agrémenté d’un peu de vocabulaire local pour vous ouvrir a la nostra cultura !

Tout débute à Girona, lors de notre arrivée dans le vieux centre ciudad de la ville. Le rencard était donné à 8h30 pour un départ à 9h. La lumière du soleil levant éclaire les vieilles bâtisses catalanes et “meus amics” de la journée : David, Sylvain et Brice. 

Nous rejoignons le groupe de cyclistes sur une petite place sympathique, notre arrivée à quatre ne passe pas inaperçue. Les catalans sont molts contents de nous voir, nous sommes accueillis avec de grands sourires. Sylvain s’occupe de la paperasse, et nous présente Jordi, le GO de la journée, un gars souriant, passionné et simple. Nous sentons le social ride à plein nez.

9h c’est le départ, allez je m’essaye à prendre un peu d’avance sur le peloton afin de me retourner et de shooo… Louper, ça passe vite, c’est groupé, j’ai pas les bons réglages sur mon appareil ! Bref, mon apprentissage de photographe est encore long. Mais je me démonte pas, et je commence la sortie par quelques fractionnés qui me mettent bien en canne ! Heureusement, la partie plate du début laisse vite place à du vallonné qui étale un peu plus le peloton et rend mon travail un peu plus facile. Lorsque je remonte le peloton, je me suis amusé à me poser à côté de quelques collègues catalans et embrayer la discussion par un vieux mais diablement efficace : Qué tal tio ?

La première personne avec laquelle j’ai discuté m’a vraiment fait marrer, évidemment j’ai mangé son prénom, mais je me souviens qu’elle était curieuse au sujet de Caminade. Elle se souvenait d’avoir vu Brice dans les précédentes éditions des Gravet Series. Elle m’a même demandé si l’homme à la barbichette (en parlant de lui) était el shérif dé Caminade ! Ja ja ja. C’était tellement révélateur que j’en ai ri dans ma barbe du coup. La personne a vu juste, au delà du fait que Brice est un des fondateurs et associés de Caminade, c’est vraiment le shérif de l’atelier. Sous ses airs d’entrepreneurs libérés, il joue un rôle indispensable de garde fou afin de tenir un fonctionnement d’entreprise le plus juste possible. Souvenez-vous, la moindre goutte d’urine dans une soupe la rendrait imbuvable [1]. Le fonctionnement d’une entreprise est similaire, le moindre non-dit, le moindre manque de transparence pourrait altérer la confiance entre tous les collaborateurs. Brice est la personne qui n’hésite pas à brandir le parapluie au dessus de l’entreprise en cas de picharade (gros pipi) de Sylvain par exemple.

Bref, la journée continue, nous sommes en fond de peloton (mais pas dernier) à force de faire des photos. Les pistes sont vraiment belles, Nous avons d’ailleurs descendu une descente splendide dans laquelle j’ouvrais le train suivait de Brice et David. C’était fluide, de longue courbe sur une piste parfaitement Gravet. Tout au long du parcours il y avait 3 segments strava afin de réaliser un classement, nous n’avons pas pris le jeu au sérieux, nos segments Strava commençaient lorsque nous entamions une Remontada sur nos amis Catalans. Dans cette dernière descente, je pense qu’on avait le KOM, au vue de la manière dont on a soudé !

Nous avons avalé les 1000 mètres de dénivelé du parcours sur les 40 premiers kilomètres. L’arrivée dans le petit village historique était juste parfaite ! Jordi avait judicieusement choisi le restaurant.

Nous avons pu poser les vélos et apprécier l’asmorzad à 11h30 (Une Asmorzad est un repas que les anciens prenaient après les travaux dans les champs le matin à l’aube). Un entrepa, una cana, un café sol, y tot va be ! En français : tout va bien, nous échangeons avec nos voisins de table. Des canadiens originaires de la ville de Toronto, habitués du lieu, ils prennent chaque année 3 semaines de vacances afin de venir profiter du soleil en vélo de route, gravel ou VTT. Des bons gars, Brice et David n’ont pas saisi l’occasion pour travailler leur anglais (je suis moqueur) mais whatever la langue, le partage était bien là. Tous ont apprécié le moment. Une journée Gravel comprend toujours cette sensation difficilement descriptible mais apaisantes pour les êtres que nous sommes. Un temps de pause pour nos esprits, juste la sensation du soleil sur nos peaux avant de reprendre le chemin vers nos vélos afin de remplir nos gourdes et prendre la photo de famille.

Le retour était plus calme que l’aller mais m’a laissé le temps de discuter avec Jordi, il m’a même très bien conseillé pour réaliser une photo (le bandeau de couverture de cet article) qui à mon goût surclasse les autres. Nous n’avons pas uniquement discuté de photos, nous avons pu aussi parler d’avenir car force est de constater que les catalans du Nord que nous sommes et les catalans du Sud qu’ils sont, entendent la pratique du Gravel de la même Gravel. A suivre pour 2020 !

En attendant, nous on se retrouve le 20 avril pour le prochain Open The Road ouvert à tous, et vous aurez certainement ouï d’une de nos aventures d’ici là. Il parait qu’un Ride to Targa est dans les papiers.