Dun défi à lautre : après la Désertus Bikus, la folie de la Traka 360

D’un défi à l’autre : après la Désertus Bikus, la folie de la Traka 360

J'en avais déjà parlé dans un précédent article, mais Ricardo " aux mains de fée " de Velocidade m'a embarqué dans une traversée de l'Espagne du Nord au Sud, sur la trace de la Désertus Bikus. L'objectif initial était de relever le défi en 4 jours et demi ( le demi c'est parce que le départ est à minuit ! ), finalement nous nous sommes ravisés avec une traversée gastronomique de ce pays bientôt désertique.

6 étapes, toutes différentes, et dépaysantes, où je me suis fait un malin plaisir de ne penser à rien : Ricardo avait préparé soigneusement la trace, réservé les hôtels et prévu les bonnes adresses aptes à combler nos 4 vrais repas quotidiens.

Il y a 2 façons de faire la Desertus Bikus :

  • la rapide : par les voies principales en s'appuyant sur un réseau dense de stations Repsol ouvertes jour et nuit pour pipi, caca, dodo et ravito.
  • la conviviale : par les parcs naturels, la montagne et les Ventas... avec des nuits plus ou moins longues et confortables suivant votre désir d'aventure.

Loin de moi l'idée de faire 2 clans, les rapides ne cracheront pas sur un café-omelette au petit matin pendant que les conviviaux n'hésiteront pas à acheter des chips dans une station Repsol ! 

Jour 1 - 271km - 4209m D+ - 13h55

Amusant de voir qu'à minuit, le peloton éphémère de 350 personnes part dans 3 directions différentes :

  • par la côte pour contourner les Pyrénées en visant Burgos
  • en trace directe par un petit col bien raide direction Pamplona
  • par Sain jean Pied de port et ses routes vallonnées vers un col à 1060m

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La traversée du pays basque de nuit nous a quand même permis de découvrir la beauté de ses villages, mais cette première journée ne nous aura pas épargné : la pluie, le vent, la grêle... et une arrivée à 17h à l'hôtel juste avant que la neige ne tombe.

Jour 2 - 247km - 2489m D+ - 12h56

D'abord la fin de la traversée du parc naturel Del Halto Narerilla et son magnifique barrage, puis le plateau de la Sierra de la Demanda recouvert d'un manteau blanc. Avant de fondre sur le CP1-A, le fameux cimetière de Sad Hill : ce célèbre décor de cinéma construit par l'armée Franquiste sous les ordres de Sergio Leone pour la scène finale du film " Le bon, la brute et le truand " a été reconstruit par des fans cinéphiles en 2014.

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Un petit détour par la magnifique vallée au sud du Rio Lobos pour éviter la route principale et lâcher un peu les prolongateurs avant de plonger vers l'Abbaye du CP1-B, les pieds dans l'eau d'un Rio Lobos débordant.

La fatigue de la veille commence à se faire sentir et l'envie est grande de s'arrêter plus tôt. Heureusement que les routes principales défilant sous nos roues vont nous permettre d'augmenter la moyenne afin d'arriver à la nuit tombée à Siguienza. J'avais pas bu de bière depuis le départ, mais je méritais ces 2 là... j'ai compensé avec un burger Végé : une fois n'est pas coutume.  

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Jour 3 - 227km - 2713m D+ - 10h

La traversée du parc naturel de l'Alto Tarro : pour moi le plus beau passage de ces vacances ! Puis direction Cuenca, pour finir dans un petit village avec un  restaurateur titubant, mais un gîte où nous avons enfin pu dormir avec nos vélos. J'ai toujours pas enlevé mais sur-chaussures et mon complet étanche. Et merci à la cagoule en mérinos, qui quand elle ne protège pas les oreilles ou le nez dans les descentes, sert de confortable tour de cou.

Jour 4 - 242km - 1502m D+ - 9h56

Direction Murcia, en passant par le désert de Mahoya, lieu du CP2. On respire enfin en short et la moyenne augmente, faut dire que les routes et le moindre dénivelé s'y prêtent. Et les espagnols sont très prévenants envers les cyclistes. Certains disent que c'est parce qu'ils pratiquent comme les Hollandais, je pense qu'il sont juste plus respectueux, et moins pressés... la chaleur peut-être ! Bref, sur une route étroite si tu fais pas signe à la voiture de passer, elle reste derrière sans klaxonner.

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Jour 5 - 190km - 1529m D+ - 8h07

La sortie de Murcia est à oublier et au moment où nous décidons de sortir de l'axe principal, c'est pour tomber sur des cars remplis d'ouvriers immigrés en gilets jaunes : l'idée est de ne surtout pas les perdre au milieu de ces champs, annonciateurs de la mer de plastique d'Almeria. Des cultures uniformes à perte de vue, plantées de ci de là de quelques toilettes chimiques bleues, point de repère des cultures en cours de cueillette. Nous avons très bien mangé dans le bar des propriétaires terriens, et  vite oublié ce que nous venions de voir, une tranche de d'omelette aux fèves à la main !

Le CP3 dans le désert de Tabernas est le point final de cette journée... enfin chaude : mais où est passée ma crème solaire !

Jour 6 - 225km - 3088m D+ - 10h33

Il s'agit d'abord de contourner la Sierra Nevada par le Nord en passant les villages blancs jusqu'au barrage de Quentar avant de plonger vers Granada. La suite est difficile, vent de face, il s'agit d'aller tangenter le haut de la Sierra de Tejeda pour atteindre le CP4 avant de plonger vers Almunecar par un magnifique cirque qui nous cache encore la mer. L'arrivée sur la plage sous les applaudissement des participants nous ayant précédé est mémorable. Ma femme et mon fils étaient déjà là, après un road trip avec le camion aménagé qui me remontera chez moi : notre maison nous manque déjà !

Le jour le plus long - 360km - 3500m D+ - 15h04

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Après 6 jours d'endurance fondamentale et aucune douleur particulière, je me suis dit que c'était dommage de ne pas exploiter cet état de forme, en m'inscrivant sur un coup de tête à la Traka : course gravel de 360km où 1200 furieux-euses roulent en peloton la plupart du temps, avant que ceux-ci n'explosent puis se reforment différemment après l'une des 3 grosses montées techniques que le parcours comporte. Très peu de goudron et beaucoup de pistes blanches plates dont le goût en bouche passera mieux grâce aux 4 ravitaillements attablés où il ne manquait rien !

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Pour ces 15h55 de course ( avec quand même 50 minutes de pause ) j'ai utilisé le même vélo, en gardant bien sûr l'autonomie électrique fournie par la dynamo SON à notre lampe à chargeur USB llum indispensable en début et fin de journée. J'ai juste remplacé les pneus Hutchinson BlackBird 30mm par des Overide 45mm.

Pas la même ambiance, certes, mais une comparaison de différentes pratiques ( ou juste de façons de pratiquer ) apte à me donner des idées. Et si nous relancions la gravel de fer dans un format deux fois plus long pour rouler aussi de nuit ? camp de base à la Fabrica, une trace libre passant par une dizaine de check points marquant les vestiges miniers du Canigou : de l'extraction de fer à l'orpaillage, en passant par la mine de talc et le gisement de spath-fluor... on a même trouvé autour d'Ille en  1977 de l'uranium ne demandant qu'à être épuisé ! Drill baby drill......

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Parution : 03/05/2025