
Desertus Bikus : Comment boucler 1 300 km et 15 000 m de D+ en 4,5 jours sans s’être (vraiment) entraîné ?
Fin avril je suis censé faire 1300 km en 4 jours et demi pour 15 000 m de dénivelé. Un rapide calcul me dit qu'avec un départ le 1er jour à minuit il va s'agir de parcourir 400 km dans les premières 36 heures, puis 300 km par jour. Je sais par expérience que je peux rouler 200km à 20km/h de moyenne en grimpant 4000 mètres. Mais j'ai pas plus de repères. Mon périple de 5 jours pour 1000km l'année dernière sans trop d'entraînement m'a montré que je commençais à être bien le 4ème jour. Donc va falloir planifier un peu pour être bien dès le début du périple. Surtout que Ricardo, mon coéquipier, se prépare déjà pas mal... comparativement à moi.
La Desertus Bikus est un Rallye-Raid à Vélo traversant l’Espagne, du Golfe de Gascogne à la Costa del Sol, en orientation, en autonomie & sans assistance. Cette épreuve est un hommage aux premiers aventuriers du Rallye-Raid Paris/Dakar des années 80. DESERTUS BIKUS vous emmènera traverser des zones désertiques en Espagne ...
Photos Ricardo @ateliervelocidade
Texte : Brice Epailly
J'ai fait un peu de sport ces 2 derniers mois : une alternance de course à Pied ( trail ) et VTT ( enduro ) jusqu'à la Garoutade fin février. Mais depuis le temps n'est pas au top et je n'ai fait que 200 bornes de vélo... j'ai même pas eu le temps de tester la nouvelle position imposée par les prolongateurs. J'espère m'y habituer car je n'en ai pas utilisé depuis 1990 et mon guidon de triathlète... et surtout, je suis souple comme un verre de lampe !
Donc la préparation sera simple : une progression linéaire ou exponentielle, si je manque de temps sur 3 ou 4 sorties ( 1 par semaine ) pour passer de 150 à 300 kilomètres... L'endurance c'est pas compliquée, faut se connaître et surtout partir au même rythme auquel on doit arriver : la fameuse fable du lièvre et de la tortue. Et puis là, il n'est pas question d'une course mais d'un périple en équipe pour revenir avec des souvenirs plein la tête.
Niveau matos je vais garder mon fidèle gravel monté en pneus de 32mm et niveau équipement on va essayer d'être le plus léger possible, pas de tente mais un bivi, et surtout :
- un repas d'avance dans la musette,
- et 500g d'un combo graines/fruits sec en cas de coup dur.
En Espagne nous devrions pas avoir de problème pour nous alimenter mais j'ai quand même demandé conseil à mon ami Dan :
1) Si tu veux aller vite et faire un bon classement, il faut privilégier les routes principales, et même les 2X2 voies limitées à 110 (tout à fait autorisées aux vélos en Espagne), les conducteurs sont tellement cools (poids-lourds compris) que c'est un vrai plaisir de rouler sur ces routes rapides et de se sentir en sécurité, sur des trajets les plus directs possible et avec un bon revêtement.
2) Yvan ( le traceur ) prend un malin plaisir à placer ses CP dans des endroits où l'accès et/ou la sortie de zone est compliquée en terme d'orientation/navigation, il faut donc super bien bosser les approches et les départs des CP, pour éviter les pièges à con et les terrains infranchissables (à vélo tout du moins). C'est là qu'on perd du temps.
3) Tracer et rouler en Espagne est hyper facile, il y a des cafés (avec à manger) et des fontaines publiques partout. C'est juste qu'il est difficile de déjeuner avant 14h. Méfie-toi aussi des dimanches et des lundis ! Au bord des grosses routes (et aux sorties d'autoroutes), il y a les "ventas", sortes de relais routiers où l'on mange et dort n'importe quand. Dis-toi aussi que tu pourras rentrer ton vélo dans toutes les chambres d'hôtel, évite donc de bivouaquer, c'est du matos lourd pour rien et de toute façon la météo est imprévisible et souvent pourrie à cette période et dans ces endroits ( veste de pluie et doudoune + bonnet indispensables dans le bikepacking par contre).
J'ai donc complété ma panoplie de pluie par une paire de gants étanches et des sur-chaussures car je crains le froid... s'il fait chaud je serai comme un poisson dans l'eau, d'ailleurs j'oublie pas mon maillot de bain pour notre arrivée à Almunecar où Ricardo nous a déjà réservé un point de chute tellement il est sûr que nous tiendrons le rythme prévu.
Parution : 11/01/2025