Vis ma vie de Démineurs #2 - Les Démineurs du Canigó 2025 by Caminade bikes
PROLOGUE
Ralliement à La Fabrica à Ille-sur-Têt (66) qui abrite l’atelier Caminade : “Tu connais ce pétard, ça passe à vélo ? C’est quoi tes rayons c’est de la corde ? Et toi ta map ? Il paraît qu’il n’y a plus de boulangerie à Prats-de-Mollo…” Ambiance de début d’aventure à vélo pour 35 passionné.es, à l’assaut de sites miniers répartis tout autour du Canigó (les fameuses pépites). Les Démineurs première édition, c’est ici.
00h00
Que la fête commence. Départ groupé pour une jolie farandole lumineuse blanche et rouge clignotante. Survolté, ultra-caféiné et impatient, j’avale les premières pentes comme un cyclo-cross man. Penser à être plus raisonnable pour la suite.
02h00
Taurinya, Vernet-les-Bains, Escaro… Même de nuit, le vélo reconnait chaque ondulation de mes routes d’entraînement.
04h40
Une odeur de feu de cheminée plane dans les ruelles abruptes de Py, pas de doute il commence à faire froid.
06h10
Il gèle. La terre craque sous les pneus. Partout le givre. Je commets LA grosse erreur de mon périple en attaquant une descente rapide sans me couvrir. Dans le vallon de la Rotja plusieurs de mes doigts sont figés et durs comme des Floups (Mister Freeze antillais). Je n’ai jamais ressenti ça et je sens la panique poindre. Je m’habille à la hâte et reprends la montée au ralenti en faisant des moulinets de bras frénétiques pour réactiver la circulation sanguine. 100 watts au compteur, le contre-coup post stress. Un isard surgit et manque de passer sous mes roues, réveil instantané, mieux qu’un ristretto. À 2 250 m d’altitude, j’attaque 10 km de descente très cassante vers le Vallespir.
08h20
Depuis la vallée du Tech, montée forestière et douce jusqu’à Lamanère, commune la plus au sud de l’hexagone.
09h50
Dernière longue bavante gravel jusqu’à ma pépite préférée. Une ancienne voie de chemin de fer accueille mon corps éreinté à travers une splendide hêtraie brumeuse. Je reviendrai, très bientôt.
12h20
Hike-a-bike mémorable pour “déminer” le site de la Pinouse. Mes pensées vont inévitablement à Julien Panchot et à ses camarades résistants qui ont vécu cachés ici un temps. Je reprends mes esprits pour attaquer la descente et appuyer fort sur les Times jusqu’à l’arrivée.
13h37
Meilleur temps pour déminer 12 pépites. Accueil jovial et bienveillant à La Fabrica. Les tensions se relâchent.
ÉPILOGUE
Autour d’une Garoutade bien fraîche (la bière brassée ici-même), les sujets de discussion ne manquent pas à la table de la cocantine. Dehors, les cyclistes démineurs fourbus et réjouis arrivent au compte-goutte. Ce soir tout le monde va bien dormir.
Parution : 24/10/2025







