Vis ma vie de Démineurs #1 - Une « petite » dernière pour 2025
(Il y a un jeu de mot avec la rivière qui s’appelle la « Tet » et moi qui ai les fesses dedans, je vous laisse chercher si vous avez la fois !)
Les Démineurs 2025 : 6 à 12 pépites entendez point d’intérêt à rallier le plus vite possible autour du Canigou afin de découvrir les magnifiques paysages du pays Catalan en automne et l’histoire minière de la région. Sur le papier ça donne donc un format original et intéressant car parcours gravel personnalisable avec des traces types proposées de 170km / 3900m de D+ à 230km / 6000m de D+ pour les 12 pépites mais adaptable à convenance pour les petits malins (dont je pensais faire partie avant le départ). Le format parfait pour prolonger encore cette saison 2025 jusqu’au bout, satisfaire mes envies d’élévation et embrigader ce bon vieux Charles (mon ami) dans ce traquenard sans qu’il ne cherche trop à savoir dans quoi il ne s’embarque ni qu’il ne s’en rende compte (ouf !), un plan sans accrocs sur le papier donc ! Mais dans les faits, ma fâcheuse tendance à vouloir pousser le bouchon jusqu’au bout m’a valu quelques bons petits échecs mémorables, voir ci-après… Départ à minuit depuis la Fabrica, un beau bâtiment ancien qui abrite l’atelier Caminade Bikes mais également un projet associatif avec bar, restaurant, concerts, événements et même une microbrasserie ! Endroit donc bien chaleureux et qui nous a accueilli les bras ouverts avec un bon repas et « quelques » cafés afin d’attendre l’heure fatidique !
Dès le début, je sens que je suis dans un de ces évènements que j’affectionne, ambiance familiale et conviviale, une quarantaine de coureurs, tout le monde discute et connecte rapidement, ça ne se prend pas au trop au sérieux, on est parti pour passer un bon moment !

Je suis donc parti pour sur l’option full kiffe avec les 12 pépites (pourquoi se priver ?). Et c’est à peine au bout de 10 mintues que j’ai vite compris que la trace proposée même si sur le papier ne paraissait pas optimisée à fond était peut-être une bonne idée. En effet, j’avais prévu quelques petites modifs (environ 3-4) par rapport au tracé d’origine pensant que mes skills de mappeur était d’un niveau avancé, spoiler : NON. Après même pas 5km et le début de la première montée, je pars dans le chemin à droite quand tout le monde part à gauche, 500m plus loin je me retrouve au milieu d’une salade de cailloux, que dis-je de rochers, avec un single à 20% verdict : inroulable et même in-hike-a-bikeable si vous voulez mon avis, résultat je rebrousse chemin et rentre gentiment dans les rangs sans faire le malin, ce qui me vaudra notamment par la suite des « ah c’est toi le mec qui est parti à droite ! »
Après cette petite déconvenue, je me calme un peu (pas pour très longtemps vous allez voir) et décide de suivre la trace proposée. Je finis la montée, je roule bien, la nuit à cette altitude encore modeste est agréable, il fait bon. Viens alors l’arrivée du km40, petite portion gravel en montée dans les bois. En cannes, comme on dit ici, j’envoie les watts et sans m’en rendre compte je suis ma trace qui présentait un mini changement de même pas 1km sur le papier par rapport à la trace d’origine

Pas grand-chose me direz-vous ! Et bah forcé de constater que ça m’a suffi à me pommer au milieu des ronces et gagner une bonne vingtaine de rayures sur les bras et les jambes. Je rebrousse chemin, je retrouve la bonne trace…
La suite ? 2 fois que je fais de la daube avec ma trace ! « C’est bon Paulo là, t’as bien capté, tu ne bouges plus de la trace d’origine ». Mais il parait qu’un gars a dit un jour ces quelques mots : « jamais 2 sans 3 », je ne sais pas qui est le type qui a dit ça mais je peux vous dire que je le méprise amèrement. Ou alors faudrait peut-être juste que je suive la trace de Brice et que j’arrête de faire l’idiot, nan Paul t’en penses quoi ?
Bref continuons, la suite de la nuit se déroule bien, quelques petits chantiers pour aller chercher 2-3 pépites mais à part ça on avance ! Viens alors ce bon gros col de Roques Blanques qui nous attendait pour un petit déjeuner bien copieux du haut ces 2250m d’altitude (point culminant de la trace). Un début sur route qui se passe à merveille puis une fin bien gravel qui m’aura valu une lutte acharnée pour ne pas perdre les quelques orteils qui me restait après la Pirenaica 2 semaines plus tôt (pieds encore engourdis) à cause d’un bon petit 0°C humide sur toute la fin de l’ascension.

Cette lutte ne fut pas sans récompense car à l’arrivée m’attendait un des levers de soleil les plus beaux de ma petite carrière de cycliste amateur.
A la seconde où j’arrive, les premiers rayons commencent à embraser la mer de nuages sous mes yeux. S’en est suivie une descente magnifique et un des plus grands kiffes de tout bon cycliste de longue distance, la chaleur des premiers rayons de soleil ! 🔥😍

Ensuite ? Tout va bien, je redescends, récupère mes orteils et mes doigts perdus et commence à pouvoir enlever quelques couches de vêtements. S’en vient alors le km130 et la dernière déviation de mon parcours par rapport à celui d’origine ! Cette petit modif permet de gagner 200m de d+ et quelques petits kms mais Brice nous avait prévenu avant le départ : « je ne vous ai pas fait passer là car c’est un chemin privatif».
-Moi 2km avant la déviation : « Tu ne vas pas tenter le coup quand même ! C’est pas comme si jusqu’à maintenant toutes tes tentatives avaient totalement foirées »,
-moi 5 minutes plus tard : « let’s goooooo ! »,
-moi encore 5 minutes plus tard dans la descente devant un mec qui sort de son pick-up avec un bon gros fusil de chasse catalan qui pourrait t’achever une baleine à bosse: « Bonjour :) ! »
-Le gars avec le fusil : « c’est interdit monsieur il faut remonter, c’est une propriété privé ici ! »
-Moi : « vous pouvez pas me faire une petite exception ? Il faut que je remonte le chemin »
-Le chasseur avec son bon accent catalan : « non c’est interdit, tu peux y aller mais tu vas voir ce qui va t’arriver si tout en bas tu tombes sur le vrai proprio, il est pas aussi sympa que moi ! »
-Moi : « Je remonte En 4eme vitesse 😊, merci bonne journée »
« Bien joué Paulo ! Super ta trace ! ». Cette fois c’était la 3ème et dernière boulette… Non vraiment haha. Jusqu’à la fin je termine donc sur la trace de Brice (par chance il y a encore aucun mec qu’a dit jamais 3 sans 4 à ma connaissance). Après une dernière montée bien copieuse (15km et ~1200 de D+), on flotte au-dessus des nuages avec les chevaux et les 50 nuances d’orange en 4K, c’est splendide.

Ensuite descente et apéro me direz-vous ? Pas tout à fait, un dernier chantard bien dissimulé nous attendait, avec un bon vieux hike-a-bike (que j’estime autour de 45min) sur un sentier pédestre bien raide semé de racines et rochers en tout genre.
Puis on redescend « enfin ! » puis revient le bitume, le confort de l’asphalte « aaaah ça régale ! ».
Enfin, pétage de watts jusqu’à la Fabrica pour une bière bien méritée avec une petite suprise à l’arrivée :
-Salut t’as fait les 12 pépites ?
-Yes !
-Et bah t’es 3ème
-😯 !
Enorme , ça me va haha. Bien content avec ma petite bière de retrouver mon bon vieux Charles et les autres concurrents pour un bon repas et un bon repos !

En résumé, 1 week-end au top, paysage d’automne magnifique, 1 trace proposée bien variée et équilibrée (route, gravel, single, hike-a-bike), une bonne vieille trace perso bien foireuse (mais ce ne serait pas marrant sinon), et une ambiance sacrément conviviale. J’y retourne sans hésiter !
Sur ce encore merci à tous (Brice, Geoffrey, les cuistotes, l’équipe média et j’en oublie surement…) et à l’année prochaine 🤙 !
Paul Creusvaux
@onlygoodbike

Ce trophée me va très bien au teint
Parution : 22/10/2025
(Il y a un jeu de mot avec la rivière qui s’appelle la « Tet » et moi qui ai les fesses dedans, je vous laisse chercher si vous avez la fois !)