Un tour du monde local
Comme de nombreux adeptes du cyclotourisme, nous ne désespérons pas de faire un jour un petit tour du monde à vélo. A première vue, ce genre de projet peut sembler ambitieux. Mais pour nous, pédaler au gré du vent à travers tous les continents ne nécessite finalement qu’une seule chose : du temps libre ! (Et 2 roues pas trop voilées évidement.)
Texte et photos : Michael
Conscients de la valeur de cette denrée rare aujourd’hui dans nos sociétés, nous nous efforçons d’en avoir le plus possible au quotidien. Nous parlons du temps libre assurément. Mais en ce début de printemps, nous avions là, devant nous, seulement 5 jours pleinement disponibles pour voyager ! Pas vraiment de quoi nous permettre d’entamer un périple à travers le globe. Mais qu’à cela ne tienne, l’envie de partir et de pédaler était trop forte. Nous partîmes de chez nous à vélo, sans autre objectif que de découvrir pendant 5 jours nos belles contrées, et sans oublier de prendre dans nos bagages un peu, voire même beaucoup, d’imagination…
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »
Marcel Proust
Alors, durant ce court voyage entre catalogne française et espagnole, nous avons imaginé :
✓Longer l’Océan Atlantique Sud en Uruguay…
…sur la route des Cochons entre Banyuls-sur-Mer et Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales
✓Atteindre le cap de Bonne-Espérance en Afrique du Sud…
… ou plutôt le cap Cerbère, sur la splendide côte Vermeille
✓Rouler des heures durant sur les pistes camerounaises…
… entre Llança et Vilamaniscle, dans le nord de la province de Gérone
✓Traverser les plaines cultivées de Birmanie…
… sur le chemin de Biure, entre Vilarnadal et Boadella i Les Escaules (Espagne)
✓Admirer au loin les Carpates en Roumanie…
… sur une route en direction du Lac de Darnius, toujours dans le nord de la Catalogne
✓Contempler le manque d’eau dans le sud du Kazakhstan…
… sur les berges du Réservoir de Boadella (Lac de Darnius)
✓Parcourir le magnifique territoire de Madagascar…
… sur une piste qui remonte jusqu’au village de Maçanet de Cabrenys
✓Emprunter les larges routes sinueuses du Guatemala…
… dans une petite descente juste avant de passer le col de Coustouges (France, 66)
✓Bivouaquer à l’abri des vents dans une forêt canadienne…
… à la Fontaine des Buis, sur la commune d’Arles-sur-Tech dans le Vallespir
✓Approcher la Cordillère des Andes au Pérou…
… près de Oms, dans l’ascension du Col du Fourtou
✓Observer les neiges éternelles des sommets au Bhoutan…
… vers Boule d’Amont, dans une longue descente en direction de la vallée de la Têt
✓Enfin traverser les extraordinaires steppes de Mongolie…
… sur la voie verte entre Bouleternère et Ille-sur-Têt, avec le Canigou en arrière-plan
Evidement, loin de nous cette idée de comparer (entre autres) les paisibles steppes de Mongolie avec la plus ou moins charmante vallée de la Têt dans nos chères Pyrénées-Orientales. Les légendes en italique et leurs photos respectives ci-dessus correspondent à notre parcours, mais vous aurez compris qu’il faut prendre au second degré toutes les associations grossières et fictives liées à ces destinations. Elles sont nées de notre imaginaire. Libre à vous d’ailleurs d’en imaginer d’autres en fonction de votre propre perception… Car il est bien là sujet de « perception ». L’idée suggérée dans cet article est de changer notre regard, notre façon de percevoir les choses à travers l’expérience du voyage, afin de valoriser le moment présent.
Nous voulions ainsi vous faire part de l’esprit qui nous a animé pendant ce périple : 5 jours de vélo autour de chez nous, près de 250km et 4000m de dénivelé positif anecdotiques face à l’essentiel. Cette posture de découverte permanente qui a rendu cette expérience merveilleuse. Un tour du monde imaginaire, comme une parenthèse bienvenue, où liberté, simplicité et légèreté ont été nos seuls mots d’ordre. Les rencontres et les imprévus ont dessiné le chemin, nous n’avons fait que l’emprunter, au lent rythme où nos jambes le pouvaient, et en essayant de profiter de chaque moment intensément. En conséquence, nous profitons d’une joie durable, d’un sentiment de bien-être apaisant et d’une profonde envie de réitérer cette expérience.
Des semaines, plusieurs jours, ou simplement quelques heures… A pied, à vélo, ou en bateau… Peu importe. Nous ne pouvons que vous encourager à expérimenter par vous-même ce genre d’aventure autour de chez vous, sans attente particulière, simplement en adoptant un regard neuf sur ce qui vous entoure. Et pour une fois de plus, donner du sens à la célèbre formule : « l’important n’est pas la destination, mais le voyage ». En espérant vous avoir inspiré…
F et M
Parution : 06/04/2023