Tour du Coronat
Quand les ricains ont introduit le vélo de montagne en Europe, on aurait dû leur dire que ce vélo peuplait déjà nos forets.
C'est vrai que John Tomac préférait les cintres à moustache mais commercialement on aurait pas pu différencier le VTT d'une randonneuse.
Et puis faut bien le dire, à l'inverse des cyclos-muletier, les Pionniers préféraient le pilotage à la découverte du milieu naturel.
Dans ces temps troublés par le vélo à particules, je vais plutôt vous parler de l'utilisation polyvalente du vélo musculaire.
Après avoir passé 5 jours au royaume azuréen des chasseurs de soldes made in China, il est temps de pratiquer le sport en famille tout en étrennant les nouvelles chaussettes branchées US de Madame ( made in Italie ).
Nous voilà donc à Conat pour y effectuer une variante du tour du Coronat VTT.
Quelques kilomètres de route en guise de mise en jambes puis nous évitons Nohédes par une piste en fond de vallée : au milieu coule une rivière... et c'est beau, mais pas autant que la longue montée dans la forêt.
Un petit détour à l'Estany del Clot pour récupérer de cette montée sèche de plus de 1000m en 15km avant la dernière rampe pour atteindre le point culminant de la sortie.
Le col de Portus ( 1732m ) où un petit sentier va nous permettre d'éviter la piste défoncée du refuge de La Molina.
La longue piste d'approche en faux plat descendant vers les falaises de Jujols fait 7,4km jusqu'au col Diagre où une courte montée raide et technique va enfin nous dégager la vue.
La traversée des falaises de Jujols par le sentier haut tiré à 4 épingles ( et pas une de plus ) n'est pas à mettre entre toutes les mains mais la vue y est magnifique.
La suite du sentier à partir du refuge de Roque Fumade est un pur caviar.
Nous passerons sous silence le seul kilomètre vraiment trop cassant où nous avons alterné poussage/roulage juste avant l'abri de Saint Etienne de Campilles.
Nous y avons remercié les dieux du 650B avant de replonger sur Conat et finir la boucle de 40km pour 1500mD+.
Contrairement à ce que pourrait laisser penser ces photos, la pratique du Gravel ne consiste pas à faire du VTT avec un vélo de route.
Mais juste d'augmenter considérablement la taille du terrain de jeu par l'utilisation d'un vélo simple, confortable et léger qui permet de monter vite, de rouler fort et de descendre avec plaisir quel que soit le revêtement.
On doit d'ailleurs pouvoir tout faire avec son Gravel : y compris dans le but de ne plus utiliser sa voiture pour les petits déplacements.
École, poste, boulangerie... tout peut aller plus vite même à vélo, à partir du moment où l'on n'oublie pas son cadenas.
Même dans un petit village de 5000 habitants où le déplacement le plus dangereux consiste à rallier la Zone Industrielle sans piste cyclable ( ça serait trop facile ), on est bien content d'avoir un vélo capable de jouer les délinquants de la route en montant sur les trottoirs !
Trace, texte et photos - Brice EPAILLY
Parution : 11/10/2017