Tombez la chemise !

Tombez la chemise !

J'avais pensé vous raconter l'Open The Road #11 en détaillant la trace de Mont-Louis à l'atelier...

Texte Sylvain Renouf - Photos Geoffrey Buisan

 

Mais cet OTR a été placé sous le signe du "steeze", pardon du style ! Sans réelle concertation préalable, il a marqué pour bon nombre d'entre nous un point haut dans la recherche amusée du look vestimentaire qui va bien. Vive la chemise manches longues retroussées (oubliez la chemisette), le short en Denim ou Chino et les chaussettes assorties. Détourner des fringues urbaines pour rouler en vélo gravel sans que cela ne soit trop inconfortable ou inadapté aux conditions climatiques, c'est un peu le défi, que certains ont brillamment esquivé.

Une trace de 110km en pente douce pour rallier le plateau du Capcir à l'atelier sans utiliser la RN116

Sous l'impulsion de Geoffrey, que je crois ne jamais avoir vu en maillot lycra moulant de vélo et autre "moule-bite" sur jambes parfaitement épilées, nous avons définitivement dit non à ces tenues façon Tour de France qui n'étaient déjà pas trop notre tasse de thé.
Le vélo gravel est une invitation à casser les codes, à sortir des sentiers battus, à adopter la "workwear ride attitude", celle qui vous permet de partir rouler sitôt le travail fini et de terminer au bar en dégustant une bière artisanale sans compromettre vos chances de conclure si la femme de votre vie vient à croiser votre regard.

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Difficile équation textile que certaines marques du vélo tentent de relever avec plus ou moins de brio. On ne va pas faire les hypocrites, nous avons roulé avec plaisir quelques unes de ces tenues mais il manque encore un truc, ce je ne sais quoi comme la petite touche qui fait toute la différence.
Outre Atlantique les amis ricains l'ont bien compris et ils donnent le ton. Ils sont forts en univers les bougres, les boss du slow marketing ! A leur avantage ils ont su recréer une industrie textile en local, très dynamique et qui propose pléthore de vêtements "Handmade in USA". La tentation est forte de faire notre shopping chez eux mais le bilan environnemental n'a aucun sens. Faire venir une chemise produite en Californie revient au même qu'acheter du Made in Asia en terme de distance. Et au fait, il n'y a pas des chemises chez nous ?

La trace serpente à travers les paysages changeant du Conflent.

Quid donc de trouver du fabriqué local et dans le respect social et environnemental de surcroit, le casse tête chinois peut alors commencer !
On savait manufacturer du textile en France, cela revient doucement mais l'offre reste très stylisée ville. On peut néanmoins piocher par exemple chez 1083 pour un Chino ou un short. Si on élargit notre recherche au Made in Europe le choix devient plus conséquent. Nos voisins espagnols, italiens ou polonais ont un gros savoir faire et des usines. Ils travaillent pour des marques vélos comme PedalEd ou Café du Cyclisme qui n'ont pas hésité à parier sur des collections gravel et urbaine.

Il est important de rester conscient de comment et où sont fabriqués les vêtements que nous mettons. Quelles sont les conditions des travailleurs et l'impact sur l'environnement de la production ? La transparence n'est pas souvent de mise et encore plus quand on parle de vêtements techniques presque exclusivement fabriqués dans des pays à la main d’œuvre moins chère qu'en Europe et souvent non assujettis à des normes environnementales. Patagonia par exemple fait office de leader avec une fabrication plus vertueuse pour les ouvriers comme pour la planète, propose pas mal de choix pour rouler gravel. Comme quoi ce n'est pas parce que c'est loin que c'est forcément mauvais. Quand je vous disais que c'était un casse tête.

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Sur la trace, les bistrots de pays tu privilégieras, des victuailles locales tu te sustenteras.

Se pose également la question de la sur-consommation, d'acheter toujours du neuf alors que des tonnes de vêtements dorment dans les friperies ou même dans votre placard, des petits trésors à remettre au gout du jour en deux coups de ciseaux ou un ourlet bien placé.
Adoptons une forme de sobriété et portons nos fringues ! Arrêtons d'entasser, de multiplier les types de vêtements en sur-enchérissant sur la technicité de la pratique. Privilégions la qualité et le respect sociétal de la fabrication. Abusons, usons, limons nos sapes jusqu'à la corde et prenons du plaisir à les utiliser, un peu comme notre vélo gravel qui nous sert aussi bien à aller acheter le pain qu'à dévaler la montagne avec les copains. 

La journée s'achève à l'atelier.

Mon short en jean ne colle même pas aux bonbons, la prochaine fois je retire le cuissard.

La chemise (prêtée par Erwan) sent encore bon.

Je vais pouvoir attaquer directement ma soirée une bière à la main.

 

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Parution : 01/10/2019