Le vélo, une invention qui fait fureur

Le vélo, une invention qui fait fureur

Autrement appelé bicyclette, le vélocipède est un véhicule généralement individuel et non motorisé. C’est parce que nous consommons trois fois moins d’énergie pour parcourir 100km à vélo qu’à pied que ce moyen de transport est un des plus répandus sur toute la surface du globe. Depuis la fin du 19ème siècle et les premiers salons du cycle à Paris, le vélo a connu des hauts et des bas. Souvent snobé car littéralement dépassé et écrasé par l’automobile dans les plans d’aménagement, il a su résister jusqu'à la rencontre avec une génération qui rêve de villes cyclables et d'itinérance. Récit de ma relation avec cet objet utilitaire, intemporel et thérapeutique.

Texte et photos : Geoffrey Buisan

De la spécialisation à la multi spécialisation

Je bichonne mes vélos depuis plus de 10 ans, j’ai d’abord commencé par une des disciplines les plus spécialisées : Le VTT de descente. Ça ne parle à personne? Tant mieux ce n'est pas le sujet. Puis petit à petit, j’ai pris le goût de l’effort et ma pratique a basculé du côté VTT enduro. Le vrai VTT vous diront les puristes. Mais encore une fois, difficile de fédérer des non initiés autour de cette pratique tant le sport est exigeant physiquement et techniquement.

Puis il y a deux ans, lorsque je suis arrivé dans l’atelier Caminade j’ai découvert le gravel. Une pratique à mi chemin entre le vélo de route et le VTT. Mais plutôt qu’un vélo polyvalent, nous préférons le définir comme Serge Barnel : le vélo multi spécialisé ! 

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Du multi spécialisé à l’utilitaire en passant par le vélo voyage

A force d’être multi spécialiste, ce vélo Gravel comme on aimait l’appeler, se retrouve fort dans tous les domaines. Route, piste, sentier, faux plat montant pour arriver à l’atelier, crochet pour aller chercher le pain au chocolat, sportivité pour pourrir les copains. Le compromis entre sport et fonctionnalité sera à fixer à votre guise. De mon côté, j'ai préféré sacrifier 1kg afin de faire fabriquer un rack avant pour palette ou bagage by R1framebuilder himself. La capacité de chargement du vélo est largement suffisante pour aller au marché, chercher mon pain ou faire mes courses à la Biocoop. Et le vélo reste assez léger (10,5kg au total) pour allumer une petite mèche dans un col entre collègues. C'est clair, mon Gravel acier est mon vélo favori tant il est pratique, sportif, et stylé !  

Une fois qu'on aime son vélo pour ce qu'il est, pour ce qu'il fait, c’est le cercle vertueux qui commence. Aujourd'hui je préfère largement prendre le temps de parcourir 25km à vélo plutôt qu'à voiture. Certainement "la vélorution" qui a sonné chez moi, mais pas que... post diplôme d'ingé en poche, certains de mes amis d'études ne se sont pas acheté de voiture avec leur première paye mais bien un Gravel : un vélo de liberté pour voyager et arsouiller en France et ailleurs. 

Bike packing light dans le Lubéron 

C'est avec cette bande de potes que nous avons renommé un groupe Messenger "Ça c'est Gravel", le même nom utilisé pour notre première aventure Gravel avec Maël en septembre dernier. Au programme de cette année, le Gravel camp à Villard de Lans pour le VV Festival, l'Ardéchoise en mode 175km et une aventure Bike Packing Pyrénéenne dans l'été.

Pour se mettre en pattes, j'avais rencardé ce week-end Raph' à la gare d'Avignon centre. Lui arrivait de Lyon et moi de Perpignan. Tous deux en TER : Pas voiture pas de problème. Pour La MAP, l'idée était de faire une première étape en longeant le Lubéron puis rejoindre Éguilles, village dans lequel nous avions rendez-vous avec toute une équipe pour arroser l'installation de Monsieur Bignuiles dans sa nouvelle coloc'.  

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D'habitude en Gravel, je ne me pose pas trop de questions sur l'itinéraire. En tant que bons piliers, Brice ou Sylvain gèrent les traces ! Je n'ai toujours eu qu'à suivre et découvrir. Dans le collectif Ça c'est gravel les lascars ont peu d'expérience en Gravel, il m'a fallu m'improviser guide au moins pour la première fois. Heureusement Komoot est là (prononcé Kourrrrout) ! Le fond de carte Open Street map a aidé à identifier les pistes cyclables pour sortir d'Avignon. Les 30km jusqu'au premier massif étaient parfaits, petites routes annexes, vélo routes, voies cyclables. Quand on cherche on trouve ! Certes on a du faire quelques crochets pour éviter les axes principaux mais quand on voyage à la journée on s'en fiche un peu. Ce qui compte c'est pouvoir bavarder avec le copain sans se faire tailler le short. 

Première montée, premier dossier. L'ascension dans le Lubéron se fera sur une petite route gravillonnée, la pente est en moyenne de 10%. Un passage à 17% nous calme, mais c'est beau. Nous prenons de la hauteur dans le même temps que nous nous éloignons de la civilisation, ça fait du bien. Raph' a la socquette légère, de mon côté je ne m'affole pas. Je pars sur mon rythme, mon vélo n'est pas en surcharge : j'ai simplement le porte bagage Tailfin avec de quoi me changer pour le soir et mon bouquin pour le TER. 

Conquis par notre ami Komoot (prononcé Kourrrout !) qui a su nous dénicher les plus belles petites routes du coin, on s'est même offert un crochet bien Gravel, histoire de s'enfoncer un peu plus dans la montagne. La journée continue, les kilomètre s'avalent. Au KM50, nous nous arrêtons à Mérindol pour se refaire une santé. Aucun bistrot d'ouvert en cette période hivernale mais une épicerie nous sauvera la mise.

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Nous reprenons la route, le gros du dénivelé de la journée est passé. Il nous restait quelques petites bosses courtes qui se prenaient avec l'élan. Sur les cinq derniers kilomètres on se paye le luxe de profiter du coucher de soleil. Pour Raph' et moi, c'est la prise de conscience. Nous nous remémorons le film de la journée : les points de vue, les cols, les longues descentes, les discussions, les rigolades. La journée était remplie, notre voyage jusqu'à Éguilles a été enrichissant, c'est sûr. 

La vitesse de croisière que nous offre le vélo est à notre échelle, c'est à dire humaine. Elle laisse le temps à la discussion, à l'introspection, et la contemplation. Malgré un coup de fatigue survenu à minuit pile (ce qui m'a valu un selfie sympa avec Raph) nous avions le sourire collé aux lèvres rien qu'à l'idée de partager nos futures aventures avec l'équipe au complet, qui ma foi risque de s'agrandir rapidement tant le vélo est une invention qui fait fureur. 

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Parution : 25/02/2020