Double réemploi

L'énergie abondante est la condition sine qua none à la continuité de notre sur-consommation heureuse... ou sensée l'être. Mais que se passerait-il si l'énergie venait à manquer ? s'il n'y en avait pas pour tout le monde, ou plus simplement si son prix continue à augmenter, lentement mais sûrement.

Le coût d'extraction et de mise en forme des matériaux qui composent nos objets du quotidien augmenterait proportionnellement ( leur prix avec ), nous obligeant à ne plus acheter que l'essentiel.

Brice EPAILLY

L'état avait un peu anticipé les choses avec la fameuse poubelle jaune pour les matières recyclables, mais il a vu un peu plus loin avec la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire concernant les articles de sport et loisirs qui impose un objectif de 9% de réemploi en 2024 puis 14% en 2027.

Sachant que quelques 1,5 million de vélos sont jetés chaque année et qu’environ 12 millions dorment dans les garages français, ça serait du gâchis de continuer de les broyer ( pour les trier pus facilement avant de les refaire fondre ) alors qu'on pourrait éviter la grosse perte d'énergie et la pollution induite par ces procédés.

A l'échelle d'un département comme les Pyrénées Orientales, c'est 30 emplois créés pour collecter 10 000 vélos et en remettre à minima 1400 en circulation. Des emplois non délocalisables et surtout formateurs de futurs réparateurs de vélos. Et puis comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, la commande publique se voit contrainte d'acheter 20% de vélos issus du réemploi... le fait-elle ? ça c'est un autre débat !

Tous les paramètres d'une économie circulaire viable sont là, il manque plus qu'à mettre ça en musique localement... c'est l'idée de l'ITW que j'ai donné à l'Indépendant et qui je l'espère permettra de créer une vrai filière industrielle du réemploi.

Vous l'aurez compris Caminade s'est déjà mis en marche, la route va être longue, mais notre cargo lowtech est déjà entrain d'ouvrir la voie.

Reste que nos élus, après avoir légiférer, vont devoir aussi :

• homologuer le réemploi,
• le reconnaître dans les aides à l'achat,
• comprendre que le vélo réemployé c'est en fait le vélo entrée de gamme Made In France