COVID-19

La situation est certes inquiétante, mais elle est surtout rendue anxiogène par les commentateurs en tout genre. C'est pas mon fils de 10 ans qui vient d'apprendre que l'école est fermée pendant au moins 3 semaines qui va se réjouir bien au contraire, surtout quand le président lui annonce que lui et ses petits collègues sont tous des porteurs sains en puissance. Pourtant, il va bien falloir trouver des côtés positif à cette pandémie. 

Brice EPAILLY

Du point de vue de l'entreprise, la nôtre, on pourrait se réjouir de la suspension des charges annoncée par notre président, mais vu qu'on produit encore je vois pas bien l'intérêt. On pourrait aussi s'inquiéter d'une hypothétique diminution de nos ventes. Cela reviendrait à simplement geler les embauches après 2 années en hausse à 45% de moyenne où nous avons pu embaucher 2 personnes de plus. Mais on peut surtout réfléchir comme un auteur de Science Fiction qui à partir du cataclysme dicté par son producteur doit finalement trouver une fin heureuse : l'imaginaire ou la vision, appelez la comme vous voulez.

Ce que l'on sait...

Les événements sportifs de plus de 100 personnes public compris sont tous annulés. En clair, que le marketing basé sur le sportif de haut niveau a un coup dans l'aile. Les vendeurs de produits asiatiques, soit 99% de nos concurrents, ont déjà des retards de livraison. Cela n'empêche pas les vendeurs de vendre mais les clients risquent d'être livrés à la saint glin-glin. En ce moment la libido impulsive d'achat baisse. Mais chez Caminade le temps de gestation est de 6 mois en moyenne. Nous manquons de place dans notre atelier actuel et il est temps d'envisager plus grand. Les voitures se vendent de moins en moins mais les vélos de plus en plus surtout s'ils viennent de pas trop loin. La deuxième voiture coûte beaucoup trop cher à entretenir et les transports en commun pour des raisons diverses ne sont plus ce qu'ils étaient.

Ce que l'on imagine...

En collapsologues avertis nous savions que des changements arrivaient. Mais les 4 saisons dans la même semaine ou la grippe espagnole 2.0 ne vont pas nous faire changer notre volonté de créer un lieu propice à la transition qui nous attend, au sein de notre village d'un peu plus de 5040 habitants ( le nombre optimal d'une cité proposée par Platon ).

Les 6 mois qui arrivent vont nous permettre d'affirmer encore plus notre vision en développant 3 axes de transition :

Économique

Notre métier est de produire des vélos tout en créant de l'emploi heureux alors nous allons continuer

  • à fabriquer des vélos haut de gamme sur mesure, tout en se diversifiant vers les vélos à usage urbain.
  • monter une recyclerie de vieux vélos qui outre l'UpCycling (surcyclage) nous permettra comme en automobile de pratiquer le Retrofitting ( rajouter une assistance électrique sur un vélo musculaire ),
  • lancer un atelier de réparation toutes marques pour répondre à un besoin local trop longtemps ignoré.

Solidaire

A notre manière nous voulons promouvoir le circuit court 

  • en ouvrant un café-vélo avec bières artisanales de fin de ride ou vin naturel de fin de journée,
  • en testant un concept de LaboMarket pour soutenir les petits producteurs locaux.

Sociale

Nous voulons influer positivement sur la vie des gens autour de nous

  • par du CoWorking permanent ou ponctuel dans nos espaces inoccupés,
  • par la création d'itinéraires à vélo ( ou la future fête du vélo ),
  • par des événements culturels : expo, concerts, théâtre, etc...

Nous avons d'ores et déjà trouvé notre point de chute. Ce que l'on peut vous dire c'est que ça ne sera pas en zone artisanale ou en périphérie de la ville. Nous voulons redynamiser le centre ville sans pour autant en bousculer sa quiétude. Un lieu atypique de 600m² sur plusieurs niveaux. Un bâtiment en vieilles pierres chargé d'histoire puisqu'il servait autrefois pour fabriquer des canons de mousquet.

La Fabrica

Nous allons évidemment rencontrer des obstacles. Nous lançons donc un appel à tout ceux qui pourraient être intéressés de près ou de loin par ce projet. Ceux qui ont des idées bien sûr, mais ceux qui préfèrent les appliquer eux mêmes plutôt que de les imposer aux autres : architectes, investisseurs, baristes, barbiers, banquiers, serveurs de bière sur patins à roulettes, travailleurs indépendants, conseilleurs-payeurs, gonfleurs de roues de trains, politiciens... enfin bref, peu importe qui vous êtes si vous partagez notre vision imaginaire décrite tout au long de nos articles, vous vous reconnaîtrez.

Parution : 13/03/2020